L’Orthorexie,

Galette Okara.web.2Un français sur cinq serait atteint d’orthorexie…? Mais qu’est-ce donc encore….?

L’ORTHOREXIE : DÉFINITION

L’orthorexie (du grec orthos, « correct », et orexis, « appétit »), ou orthorexie nerveuse1, est considérée comme un 

trouble des conduites alimentaires, caractérisé par une fixation sur l’ingestion d’une nourriture saine.

Elle s’apparenterait à l’anorexie mentale et à la boulimie. De là à mettre tout le monde dans le même panier… Il y a une marge entre prendre soin de sa santé, éloigner certains aliments dont les conséquences ont un effet néfaste sur l’organisme, tel le lait, le gluten dont les intolérances se font de plus en plus sentir, et ne penser qu’à ça 24h/24. 

La majeure partie des gens faisant attention à leur alimentation en privilégiant le bio, en délaissant le lait et le gluten l’ont souvent fait à la suite de manifestations biologiques violentes. Leur corps a rejeté ce qui ne lui convenait pas : merci à notre cerveau archaïque de nous permettre d’avoir des réactions biologiques saines. Celles-ci ne sont d’ailleurs pas les mêmes pour tout le monde, c’est donc bien à chacun de nous de faire ses propres expérimentations et d’en voir les résultats avant de monter aux créneaux tout azimut sans avoir pris la peine d’en vérifier corporellement les conséquences. Et cela ne se fait pas en un jour. Il est vrai que la patience n’est pas de mise dans notre monde hyper-moderne, mais c’est notre santé qui est en jeu et sans elle, nous ne sommes rien.

Muësli du matin.2Je n’ai pas rencontré parmi ces gens-là des puristes obsédés par la nourriture, qui rejetteraient systématiquement toute invitation à partager un repas et s’isoleraient de tout rassemblement familial, amical, ou social. Ce n’est pas parce qu’on a pris de bonnes habitudes alimentaires, qu’on ne se permet pas quelques écarts de temps en temps. L’excès en tout, nuit, probablement. Et parce qu’on gère ce qu’on a de plus précieux, son propre corps, comme on le sent, on devrait immédiatement être classé, catégorisé comme atteint d’une maladie psychologique, l’orthorexie ?

Depuis quelque temps, effectivement, à la suite d’études sérieuses sur le lait, le gluten, les pesticides etc… (Voir articles de M. Thierry Souccar, qui prend le temps de vérifier ses sources), les grands groupes de l’agro-alimentaire commencent à prendre peur. Moins de consommation ferait baisser leur chiffre d’affaire et leurs bénéfices. Alors, ils tentent de contrer au plus vite. Et fleurissent des articles soufflant le chaud et le froid, trouvant des pseudos contre-enquêtes, réhabilitant les bienfaits du lait, du gluten et autres, générant doutes et malaises, au point qu’à force de ne plus savoir comment bien se nourrir, une majorité de personnes retournent à leurs anciennes habitudes, ne sachant plus à quels saints se vouer, des fois qu’ils seraient atteint… d’orthorexie !…. Ouf ! Il y a eu moindre mal, l’industrie agro-alimentaire s’en tire encore à bon compte grâce à la manipulation, la publicité, qui tente et parvient souvent à vous convaincre de surtout ne rien changer à vos habitudes alimentaires.

Brochettes légumes cuites webEXPÉRIMENTER INDIVIDUELLEMENT

Alors, tous ceux qui tentent de faire attention à ce qu’ils ingèrent seraient-ils tous condamnés à souffrir de l’orthorexie ? Non bien sûr. L’extrémisme n’est jamais bon, , mais il me semble que tester, tenter et vérifier par nos propres réactions physiologiques si ça nous va bien et opter pour l’alimentation qui convient à notre organisme est du pur bon sens. Avant de se laisser contaminer par les dires des uns ou des autres, sans avoir auparavant vérifié si leurs sources sont sérieuses, tentons, à titre individuel, de nous alimenter autrement, vérifions ce qu’en dit notre corps et poursuivons, ou pas, dans ce sens. Il n’est, par contre, peut être pas nécessaire d’attendre que le corps rejette et manifeste pour modifier nos habitudes alimentaires. Diversifions notre alimentation et laissons-le nous donner ses réponses : elles sont les bonnes. Ceci implique de reconnecter avec nos sensations, de prendre le temps d’utiliser nos cinq sens pour redécouvrir la nourriture au lieu de l’engouffrer ou de bâfrer à toute vitesse parce que nous manquons de temps. Il y a aujourd’hui, des moyens, des façons de s’alimenter joyeusement, sans privation et sans perte de temps. Je l’ai testé depuis près de deux ans. C’est à la suite de ces essais que j’ai mis en place des ateliers pratiques qui ne sont pas des ateliers-recettes, mais où on s’informe, où on déguste et qui permettent de réaliser qu’on peut tout à fait modifier ses habitudes alimentaires, sans perte de temps, pour le plus grand plaisir de nos yeux, de notre palais et de notre porte-monnaie. Alors, orthorexique ? Sûrement pas !

ET LA VIANDE ALORS ?

Butternote farcie.2Selon Irène Grosjean, naturopathe, nous possédons un appareil digestif très long et de petits reins, tandis que celui d’un félin est très court avec de gros reins. Son appétence pour le carné semble logique. Les protéïnes animales ne stagneront pas longtemps dans son organisme et ses reins sont prévus pour filtrer les déchets liés à ce type d’alimentation. J’ai pour habitude de dire que le jour où nous pourrons courir derrière un taureau au galop et lui planter nos crocs dans le gigot, alors, ce jour-là, nous pourrons en consommer sans risque pour notre santé. Actuellement, j’ai beau avoir de l’imagination, non, franchement, je ne nous sens pas encore prêts à arpenter les enclos à toute allure pour nous remplir l’estomac. Nous sommes en mesure d’attraper du poisson, de ramasser des coquillages, de capturer un volatile sans trop de difficultés. Je n’ai pas dit qu’il fallait partir à la chasse tous les matins, non, mais nous pouvons consommer ces produits que nous pourrions effectivement nous procurer nous-même si nous n’avions plus les étals à porté de main ; bizarrement, ces protéïnes animales sont recommandées par certains médecins passionnés par le soin, la prévention et le bon sens (Dr SeignaletDr Chevallier, entre autres). Si vous vous alimentez pendant quelques semaines en suivant leurs préceptes,  vous vous rendrez compte assez rapidement des bienfaits : on se sent moins « lourds », on dort mieux, bref, on a plus d’énergie.

TOUS MALADES ?

J’ignore si Marc Menant est orthorexique, s’il ne pense qu’à la nourriture à chaque minute de sa vie. Ce qu’il explique en tous cas et ce que moi j’ai compris, c’est qu’il privilégie les aliments que son corps apprécie, il ne dit pas qu’il est obsédé 24h/24 par l’idée de se nourrir sainement. Dirait-on un individu qui absorbe du café et y trempe un croissant chaque jour, qu’il est atteint d’une maladie aussi barbare que l’orthorexie ? Pourtant, il accomplit le même rituel, chaque jour. Quand la compagne de Marc Menant, Laurence Lejalu, décrit le plaisir à déguster une mangue, au motif d’avoir redécouvert les plaisir simples d’une alimentation saine et naturelle, serait-elle, elle aussi, atteinte d’orthorexie ? Non, franchement, un peu de bon sens ! Il appartient à chacun de nous de nous forger notre propre opinion après avoir testé et pris le temps de vérifier ce qui convient à notre corps ou pas.  Vouloir nous convaincre qu’on est malade, voire toqué, parce qu’on a pris ou repris de bonnes habitudes alimentaires me semble un peu excessif, mais  arrange bien l’économie agro-alimentaire de masse. Et tiens, pendant que j’y suis, une excellente petite video « coup de gueule » sur le sujet de la part de NaturaCoach.

DIVERSIFIEZ, FAITES VOUS PLAISIR !

Que chacun ose la multi-diversité alimentaire, prenne le temps de sentir, de humer, de déguster, de retrouver les senteurs, les saveurs, le parfum des épices avant d’avoir à subir les conséquences d’une nourriture industrielle insipide ou trop grasse et trop salée ou dénutrie. Nous ne devrions pas devoir attendre de tomber malade pour modifier nos comportements alimentaires ancrés par des conditionnements culturels, familiaux ou économiques. Sachons nous informer, tester, vérifier par nous-même et prendre soin de notre corps sans nous laisser impacter par les réfractaires au changement désirant préserver leurs habitudes ou parce que ça titille leur chiffre d’affaire. 🙂

Ghislaine PIERQUET,
Coach, Formatrice, Conférencière

 

 

5 commentaires

    DENAVIT, le mars 25, 2014 à 5:48 pm

    toutà fait,apprenons à réfléchir sur nos besoins, individuellement.
    j’avoue que parfois, il est bien compliqué de s’y retrouver dans le meli melo des propositions de menu. L’orthorexie je viens de découvrir,

    Zoé, le avril 23, 2014 à 5:49 pm

    L’orthorexie peut être considéré comme un trouble alimentaire, mais semble avoir des impacts bien moins grave que l’anorexie ou la boulimie. Cela pourrait même être une première étape de sortie de boulimie ou d’anorexie. En tout cas, cela me semble bien plus sain que de se faire vomir.

    Ghislaine PIERQUET, le avril 24, 2014 à 4:28 pm

    Bonjour Zoé,

    L’orthorexie au sens où l’alimentation est le sujet prédominant de la pensée 24h/24h, tout comme l’anorexie ou la boulimie est une maladie. Aucune d’elles n’est enviable ou à préférer. Sortir de cette spirale, c’est d’abord entreprendre un profond travail sur soi et réapprendre que vivre, c’est ressentir, aimer et s’aimer, pas souffrir et se détester.

    Se laisser dominer par son mental et par l’image qu’on voudrait donner de soi, ce n’est pas être soi, c’est tenter d’être quelque chose qu’on n’est pas, d’où un profond malaise psychologique. J’ai supprimé le lien vers votre blog, car il me parait extrêmement dérangeant d’encourager des adolescentes à devenir anorexiques. Peut être m’expliquerez-vous en privé, ce qui vous a poussée à écrire ce commentaire ?

    Je vous souhaite sincèrement de trouver un équilibre alimentaire qui vous réconcilie avec vous-même. 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *