Conférences et déception

Comme certains d’entre vous, il m’arrive d’animer et aussi d’assister à des conférences données par divers intervenants, coachs, psys, auteurs et autres .

A la sortie de ces réunions, les réflexions des uns et des autres m’interpellent et me donne envie de faire le point sur le meilleur parti à tirer de ces interventions afin de ne pas rester sur des déceptions et faire de ce temps passé un temps « utile » et porteur de solutions.

Le souci de ce type de réunion collective est que l’intervenant ne peut satisfaire tout le monde : il y aura toujours des détracteurs et des fans, des personnes à qui ça plaira et d’autres qui ne se reconnaîtront pas, voir qui seront heurtés par les propos tenus.

La conférence publique est destinée à se faire connaître, à transmettre des informations, à faire éventuellement la promotion d’un ouvrage ou d’un film, d’un évènement et à ne pas trop donner pour éviter de tomber dans de la psychologie de comptoir. Lors d’une conférence en coaching amoureux, on me parlait de déontologie. Comment savoir si l’intervenant qui se dit coach l’est ou pas ? Est-il plus « psy » que « coach » ? Que penser de son efficacité ? S’il donne plus de réponses qu’il ne pose de questions, il n’a apparemment pas la sensibilité du coach. N’oublions pas que le coaching, selon Socrate, père de la maïeutique, est bien l’art d’accoucher les esprits. Trouver sa propre réponse est le seul moyen d’être en totale  cohérence avec soi-même et pour ça, encore faut-il qu’on vous pose des questions et de préférence, les bonnes.

Qui vient à ces conférences ? On trouve, en gros, un public constitué de personnes soucieuses d’apprentissages, de découverte et d’autres désirant bénéficier de séances à tarif plus abordable qu’en individuel, voire gratuites.

Quand on pose une question, on peut s’attendre à une réponse dérangeante. Certains posent une question et se font « malmener » par l’intervenant, ce qui peut être une technique de coaching pour provoquer et déstabiliser afin de faire évoluer les choses. Après tout, celui qui pose la question n’est pas venu là par hasard. Les réponses ou questions de certains conférenciers peuvent froisser certaines sensibilités, d’autant plus qu’en public, on peut se sentir davantage jugé.

Un coach n’est pas un consultant : ses premiers outils sont le questionnement et l’écoute. La « conférence » porte alors sur des généralités. Si elle est suivie d’exemples en direct,  avec des affirmations virulentes sur des situations personnelles, il ne s’agit pas de coaching mais plutôt de consulting (Amener des solutions toutes faites). Dans le cas d’ateliers-inter-actifs, pour cause de sensibilité différente, l’attitude du coach peut être dérangeante  si elle est trop provocatrice pour les uns et être appréciée des autres.

Lors d’une conférence, on m’a rapporté qu’un jeune homme ayant posé une question un peu sensible et très personnelle se serait fait malmener par l’intervenante, qui lui a dressé un bilan court et déterminé. Avait-il besoin d’être secoué (je ne sais pas, je n’y étais pas), elle a donc peut être adapté à ce qu’elle a ressenti. Ou alors, par manque de sensibilité, d’empathie, étant plus consultant que coach a préconisé des solutions et des appréciations toutes faites. Un bon coach, pour moi, a une bonne formation en psychologie, cela dit et hélas, certain(e)s ont zappé la partie la plus importante : être très en conscience de la projection, du transfert et du contre-transfert… Comment coacher correctement si on a la prétention de connaître l’autre alors qu’il ne se connait pas lui-même ?

Un coach personnel se choisit en fonction de sa sensibilité propre, en coaching collectif, le regard des autres peut être dérangeant. Pour d’autres, à l’inverse, ils se sentent moins seuls face à leurs problématiques. Selon qui on est et l’objectif qu’on veut atteindre, on choisira le coach, voire les (j’en ai parfois eu deux…. 😉 ) qui nous vont bien selon l’objectif défini.

J’ai la chance d’apprécier travailler avec nombre de personnalités, ce n’est pas le cas de tous les coachs, tout comme certains coachés auront une préférence pour une personnalité proche de la leur. Une formation coaching ne suffit pas pour devenir un coach opérationnel et efficace. La personnalité et l’empathie sont indispensables pour accompagner en toute bienveillance et efficacité, tant le domaine personnel que professionnel. Je ne m’éclate jamais autant que lorsque je coache sur les deux pôles en parallèle, parce que je reste persuadée qu’un individu fonctionne avec tous ses cerveaux en même temps et qu’il n’est pas souhaitable de les désolidariser.

Le titre de mon atelier de chaque premier jeudi du mois « Petits arrangements avec l’Amour » pour le particulier, s’est vu transformé en « S’épanouir affectivement pour rayonner professionnellement » sur Viadeo. Il n’en reste pas moins le même :  on doit s’adapter à la demande d’un public et le marketing est indispensable, même si on préférerait s’en passer. Selon le lieu, le réseau, l’adaptation à la cible est nécessaire. Certains coachs utilisent parfaitement les canaux de communications : interview, communiqués de presse, avec une spécialité (ou plusieurs) sur un sujet qui les passionne et commun à nombre d’entre nous : le bonheur amoureux, l’atteinte d’objectifs professionnels, l’éducation parentale, le stress, bref, ce qui fait notre quotidien.

Lorsque vous assistez à une conférence et que l’attitude et les propos de l’orateur vous dérangent, posez-vous la question de savoir ce qui vous a dérangé vous, très concrètement (Au moins, vous ne serez pas venu pour rien).

Prêtez l’oreille aux commentaires à la sortie, est-ce que franchement tout le monde a trouvé qu’il exagérait ?

Est-ce juste vous qui avez trouvé son message violent et sur quoi précisément ?  Sur quoi a-t-il appuyé qui vous a choqué ?

Quand on s’élève grâce au développement personnel et qu’on acquiert de la confiance en soi, qu’on retrouve une belle cohérence entre nos actions et nos désirs profonds, les prestations, les attitudes de certains ne nous atteignent plus au niveau émotionnel. On note les faits, ceux-ci génèrent-ils une émotion ou pas ? Si oui, on se pose la question en trois secondes pour savoir si ça appuie sur un truc pas réglé pour nous ou si c’est juste « trop » (Ce qui est ressenti généralement la majorité des participants) et, vite, on fait le bilan :

  • soit, j’ai un truc à régler : je remercie (dans ma tête ou en réel si j’ai le courage) celui qui a généré ce questionnement et ce mal être. Ce qui signifie que je suis prêt à changer des choses qui me font encore souffrir et suis donc sur le chemin de ma progression personnelle et ça, c’est plutôt cool. Chaque fois que quelque chose me dérange, c’est que j’ai un truc à travailler et des exercices à faire.

  • soit, l’intervenant a franchement abusé et ça me laisse indifférent, parce que celui à qui s’adresse les réponses est grand et adulte et que si ça le dérange (ou pas), il a le choix de le remettre en place ou de ne pas poser de questions trop intimes s’il n’est pas prêt à entendre de réponses. Dans tous les cas, laisser à chacun le soin de ressentir selon ses propres filtres et de faire avec est sans aucun doute la meilleure attitude à adopter. Se poser en défenseur des uns ou des autres laisse à penser que pendant qu’on focalise sur ce que peuvent ressentir les autres, on oublie de se centrer sur soi-même (Amour de soi). Se préoccuper des autres, c’est les laisser exprimer leur besoin, leur attente, trouver leurs réponses, sans penser ou souffrir à leur place, parce que nous ne sommes pas eux : d’ailleurs, l’autre a-t-il réellement souffert ? Si c’est le cas, c’est à lui de faire la démarche vers la guérison. La souffrance est nécessaire pour apprendre et grandir. Le changement ne s’effectue que si l’émotionnel a été impacté : les émotions sont des messagers qui nous permettent d’évoluer. Les pervers narcissiques n’ont aucune émotion : cette pathologie se guérit pas. Remercions le ciel (ou qui on veut…) d’en ressentir, même si elles sont parfois un poil violentes ! 😉

Bref, personne n’est parfait (La perfection n’existe pas et heureusement), pas plus un coach, qu’un psy, ou n’importe quel humain et  heureusement, on a le droit de choisir celui qui nous va bien.

Et si vraiment, vous gardez un sentiment de révolte, pour calmer le jeu, rien ne vous empêche d’aller demander directement à l’intervenant si c’est son habitude de titiller aussi violemment les personnes de l’assistance. Lui aussi peut continuer à évoluer ! 🙂

Certain conférencier sont des personnalités, voire de vraies « vedettes » qui usent de leur énergie, rayonnement (C’est aussi ce qui fait leur charme) et oui, bizarrement, il y a aussi des gens qui aiment se faire maltraiter. Au moins, vous savez, vous, vers quel type de « coach » vous n’irez pas s’il heurte par trop, votre sensibilité !

Ceux qui animent régulièrement des ateliers collectifs dynamiques, pour tenir un groupe font parfois preuve de fermeté. Cela leur  permet de ne pas se laisser déborder, de cadrer et d’anticiper sur des questions qui tendraient à les déstabiliser. Quand je vous dis que le public, c’est pas si facile. C’est un peu s’offrir en pâture aux lions ! ;), on est loin du confort de l’intimité à deux :). Mais en tous cas, tant qu’ils seront dispenseurs d’apprentissages destinés à nous faire avancer, on s’éloignera de l’obscurantisme et c’est tant mieux !

Merci infiniment d’avoir eu la patience de me lire jusqu’au bout et de vous lâcher dans les  commentaires ! 😉

A très bientôt 🙂

Ghislaine PIERQUET

06 30 22 53 96

Montpellier, le 06/10/2012

 

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4 commentaires

    subirats, le octobre 7, 2012 à 5:38 pm

    De l’utilité d’assister à des conférences pour apprendre et progresser, A d’avoir l’esprit curieux et ouvert, mais surtout de garder de la distance pour pour mieux saisir ce que cela peut nous apporter à chacun. Effectivement tout ce qui concourt à vaincre l’obscurantisme et utile, mais ne pas se cogner fort indispensable pour son confort… Intéressante réaction d’une professionnelle qui sait de quoi elle parle. Je n’y étais pas, mais j’imagine la scène et ça m’amène à réfléchir aux perceptions qui nous agitent quand on écoute ceux qui « nous semblent être des dispenseurs de savoirs »…Je m’efforcerais d’avoir mon esprit critique quand j’y participerai désormais…
    A suivre…. JS

    Germain, le octobre 10, 2012 à 9:49 am

    Bonjour,

    J’apprécie votre réflexion sur les conférenciers et votre approche du coaching. Je suis en tout pont d’accord avec vous. L’écoute, l’empathie et le questionnement sont les principaux outils du coach.
    Tout autre gadget ne sert que quand on a rien à dire et que l’on ne se sent pas en phase avec son coaché. C’est aussi une façon de l’épater et l’ego est en jeu dans cette attitude.
    Nous ne pouvons accompagner nos coachés que là où nous nous sommes au moins déjà rendus. Et beaucoup ne sont pas allés très loin dans l’investigation personnelle. La psychologie des profondeurs faisant peur, la déontologie et l’éthique personnelle atteignent très vite leurs limites !!!

    Vous dites aussi qu’un coach n’est pas un consultant, donc un conseiller???
    Pourtant, vous vous présentez sous la raison sociale de « Autonom’conseil ».
    Pour moi c’est un paradoxe qui me trouble. Pourriez vous clarifier ce positionnement?

    Au plaisir de dialoguer avec vous.

    Merci et bien cordialement.

    Germain Bouleau

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